Les congés payés en cas d’arrêt maladie : tout ce que vous devez savoir

Quels sont les droits et obligations des salariés et des employeurs en matière de congés payés lorsqu’un arrêt maladie vient perturber la période de vacances ? Dans cet article, nous vous apportons un éclairage complet et informatif sur cette question complexe, avec un ton expert et professionnel.

1. La prise de congés payés pendant un arrêt maladie

Tout d’abord, il convient de préciser qu’un salarié en arrêt maladie ne peut pas prendre de congés payés pendant la durée de son arrêt. En effet, les deux dispositifs sont incompatibles, car l’objectif principal d’un arrêt maladie est de permettre au salarié de se soigner et de se reposer. Par conséquent, l’employeur est en droit de refuser l’autorisation de prendre des congés payés pendant cette période.

2. Le report des congés payés non pris du fait d’un arrêt maladie

Cependant, si un salarié tombe malade avant la période prévue pour ses congés payés ou pendant celle-ci, il a le droit de demander à son employeur le report desdits congés à une date ultérieure. Cette demande doit être formulée par écrit et accompagnée d’un certificat médical justifiant l’incapacité de travail.

L’employeur ne peut pas refuser ce report, sauf motif légitime. La Cour de justice de l’Union européenne a confirmé ce principe dans un arrêt du 20 janvier 2009 (affaire Schultz-Hoff). Ce droit au report des congés payés est également reconnu par la jurisprudence française.

3. Le maintien de la rémunération pendant les congés payés reportés

Lorsque les congés payés sont reportés en raison d’un arrêt maladie, le salarié a droit au maintien de sa rémunération pendant ces congés, même s’ils ont été pris après la période légale prévue pour leur prise. Ainsi, le salarié percevra une indemnité de congés payés correspondant à 1/10e de sa rémunération totale perçue au cours de l’année précédente, conformément à l’article L3141-22 du Code du travail.

4. La durée maximale du report des congés payés non pris

En principe, les congés payés doivent être pris dans un délai maximum de 12 mois suivant l’ouverture du droit à ces congés. Toutefois, si le salarié n’a pas pu prendre ses congés en raison d’un arrêt maladie, il peut demander un report au-delà de ce délai.

Néanmoins, cette prolongation n’est pas illimitée : selon la jurisprudence de la Cour de cassation française, le salarié doit prendre ses congés payés reportées dans un délai raisonnable après la fin de son arrêt maladie, sans que ce délai ne puisse excéder les 24 mois suivant l’ouverture du droit aux congés payés.

5. Les conseils pratiques pour les salariés et les employeurs

Pour éviter tout litige ou malentendu en cas d’arrêt maladie pendant les congés payés, il est recommandé aux salariés de tenir leur employeur informé de leur situation médicale, notamment en lui transmettant rapidement le certificat médical justifiant l’arrêt de travail.

De leur côté, les employeurs doivent veiller à respecter le droit au report des congés payés pour leurs salariés en arrêt maladie, et à organiser le planning des congés en conséquence. Ils doivent également s’informer sur leurs obligations légales et conventionnelles en matière de maintien de rémunération pendant les congés payés reportées.

Les salariés et les employeurs peuvent également consulter un avocat spécialisé en droit du travail ou se rapprocher des représentants du personnel pour obtenir des conseils personnalisés sur cette question complexe.

Cet article a pour vocation d’éclairer les droits et obligations des salariés et des employeurs en matière de congés payés en cas d’arrêt maladie. Il est important de connaître ses droits et de respecter la législation en vigueur pour préserver une bonne relation entre l’entreprise et ses collaborateurs.